Les tendances alimentaires en 2016
Dans le cadre du SIAL (Salon International de l’Alimentation) qui aura lieu à Paris du 16 au 20 octobre 2016, l’enquête exclusive « Food 360 » effectuée par TNS Sofres et le cabinet XTC world innovation, dresse un bilan précis des goûts et des désirs des consommateurs dans 9 pays en Europe, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie.
L’étude montre aussi que certaines idées reçues sont loin de correspondre à la réalité et que les opportunités de développement pour les entreprises de l’alimentaire sont réelles et multiples…
L’étude propose une explication de l’alimentaire de 2016 autour de 4 grands axes et 13 sous-tendances illustrées par une sélection des innovations présentées au SIAL Paris 2016.
Les basiques incontournables
L’alimentation reste avant tout un plaisir pour une vaste majorité des consommateurs mondiaux. La qualité gustative arrive souvent en tête des critères d’achat, particulièrement en Europe et aux États-Unis.
77 % des Français apprécient de s’offrir des produits alimentaires qu’ils considèrent comme des “petits luxes”, des “purs moments de plaisir”.
64 % des français souhaitent découvrir de nouveaux produits alimentaires.
Cette quête de qualité gustative et de variété se traduit par des attentes prononcées pour des produits du terroir ou des produits “authentiques”.
Quatre tendances découlent de ce constat :
La nostalgie revisitée
(produits vintages)
Il s’agit de prendre le meilleur du passé et de l’inscrire dans la modernité.
ex : un tartare d’algues et de légumes dans un packaging décalé au nom tout aussi décalé « Mémé#Odette » , « Mémé#Henriette ».. et une photo en noir et blanc d’une mémé en folie.
Les petits luxes autorisés
(produits coup de cœur pour un moment de gourmandise)
Les produits alimentaires s’affirment comme des petits luxes qu’on peut s’offrir occasionnellement. Cela se traduit par une esthétique soignée empruntée aux codes du luxe.
ex : la moutarde Trésor, de Savor Créations, à la truffe blanche qui se distingue par sa couleur dorée.
Le produit star
(produit qui mise sur le goût de l’ingrédient unique)
On s’attache au produit rien qu’au produit, un retour en force de la simplicité et de la force de l’ingrédient.
ex : Genuine Coconut propose une eau de coco biologique directement dans sa coque fabriquée en fibres de noix de coco recyclées.
Néo Mix and Match
(assemblage de goûts/textures différents)
Cette tendance laisse place à l’audace où l’on ose de nouvelles associations, bien loin du traditionnel sucré-salé.
ex : Groix Nature a imaginé un pâté d’un nouveau genre, qui associe du cochon breton et du thon blanc germon.
Mieux manger ou manger mieux ?
Les consommateurs accordent une attention de plus en plus forte à l’origine et à la composition des produits alimentaires.
Le lien entre alimentation et santé est de plus en plus évident.
Effrayés par certains scandales, inquiets pour leur santé, près de 2/3 des consommateurs sont à la recherche de simplicité, afin d’être certains de ne pas avoir d’ingrédients suspects (plus de 70 % en France, Asie et Moyen-Orient).
63 % des consommateurs font de plus en plus attention à l’origine des produits alimentaires qu’ils consomment (70% et plus en France). C’est souvent le critère qui rassure le plus sur la qualité des produits alimentaires.
Dans cette tendance au naturalisme alimentaire, les produits non transformés ou présentant des garanties de produits naturels ont le vent en poupe.
En conséquence, les produits sans conservateurs, sans colorants, 100 % naturels sont privilégiés par 67 % des consommateurs.
Trois tendances en découlent :
Naturellement bénéfique
(produit naturel garantissant le plaisir de consommer sainement)
Les superaliments comme les super fruits (acai, goji..), les super légumes (chou kale,..), les super graines (chia, quinoa, épeautre..), les produits fermentés, les légumineuses, qui sont plébiscités pour leurs bénéfices pour la santé.
ex : boisson au jus de fruits, thé blanc et graines de chia, source d’Oméga 3.
Made in
(proximité du lieu de production)
L’argument local, régional convainc de plus en plus. Le made in est de plus en plus privilégié, tout comme les circuits courts (42 % ont acheté en circuits courts au cours des 12 derniers mois). C’est aussi un moyen de réduire les transports et de favoriser l’économie de sa région.
ex : la sauce bolognaise de Cabanon, cuisinée en Provence avec des tomates françaises, de la viande 100 % bœuf français, du vin rouge AOP et du fromage de chèvre AOP.
A l’état brut
(produits « sauvages », ingrédients d’origine, bruts, naturels)
Le courant du raw food synonyme d’ingrédients crus, bruts et peu voire non transformés gagne du terrain. Un aspect sauvage gage d’authenticité pour les consommateurs et notamment les adeptes du régime paléo.
ex : la tablette Raw Choco qui vient de Finlande, propose du chocolat cru dont les fèves ne sont pas torréfiées et moulues à froid.
Alimentation et durable
Le développement durable est un sujet qui préoccupe tout le monde.
Une immense majorité de consommateurs jugent notamment important de réduire le gaspillage alimentaire (près de 85 % des consommateurs ou plus dans tous les pays, sauf en Russie : 66 %).
De la même manière, 81 % des consommateurs jugent important le fait d’acheter des produits alimentaires plus respectueux de l’environnement (86 % en France).
77 % de consommateurs déclarent important le fait d’acheter des produits alimentaires plus respectueux du bien-être animal.
Pour autant, le passage entre les intentions et les actes d’achat reste encore faible puisque 16 % seulement des consommateurs font du critère « développement durable » un critère d’achat en soi.
Trois tendances découlent de ce constat :
Zéro gâchis
(limiter les déchets)
Le consommateur est en demande de solutions auprès des industriels et distributeurs pour l’aider à moins gaspiller. Pour y répondre, des fabricants proposent des solutions pour optimiser notamment les restes et les invendus.
ex : La marque Re-belle propose des confitures à partir de fruits et légumes invendus collectés auprès de marchés et de supermarchés avec des recettes originales.
Moins d’emballage
(limiter le suremballage)
La limitation du suremballage est une préoccupation des industriels mais beaucoup reste à faire…
ex : la fontaine à yaourt de la marque Yéo frais permettrait de réduire l’empreinte carbone de 40 %.
Préservation des ressources et bien-être animal
(garanties de respect des animaux dans l’élevage et l’abattage)
ex : La marque Duc met en avant cette notion de bien-être animal avec la mention « bien nourri, bien élevé et bien heureux », gage que l’animal, nourri sans OGM et sans antibiotiques, sort à l’extérieur plusieurs fois par jour.
L’assiette connectée
L’internet est présent partout dans notre vie : au bureau, à la maison, dans le métro ou sur les bancs de l’école…
Dans l’alimentaire, pour l’instant, Internet est présent avant tout pour rechercher des recettes, des informations, pour commander ses courses.
L’étude révèle que 51 % des consommateurs se disent intéressés par des objets connectés dans la cuisine (30 % en France), 42 % par l’imprimante 3D alimentaire (31 % en France) mais tout reste encore à construire.
Trois tendances découlent de ce constat :
D’où ça vient
(les industriels montrent la fabrication et la préparation des aliments)
Face au besoin de transparence, les nouvelles technologies sont un allié utilisé pour informer sur l’origine des ingrédients, du process de fabrication, des méthodologies de production… Cela passe encore très souvent par les QR Code.
ex : le QR code apposé sur un produit typique thaïlandais permet d’accéder à une vidéo de démonstration pour réaliser parfaitement et facilement cette recette.
Tech my way
(les nouvelles technologies aident à produire / personnaliser les aliments)
Les nouvelles technologies sont ici mises au service des consommateurs pour les aider à produire ou à personnaliser leurs aliments.
ex : la marque française Prêt à pousser propose Lilo, un jardin d’intérieur qui via des capsules biodégradables permet de faire pousser des herbes aromatiques chez soi. En lien avec une appli, il est possible de régler la puissance du cycle lumineux et d’accompagner le consommateur dans les différentes étapes de la pousse.
Data santé
(objets connectés via le scannage des étiquettes)
L’essor des objets connectés va permettre aux consommateurs de mieux connaitre les produits qu’ils achètent.
En scannant le produit, ils pourront découvrir sa teneur en pesticide, son nombre de calories…
ex : le groupe Poult en partenariat avec la Clinique Pasteur, BBC, Ubleam, Arterris a imaginé un biscuit connecté. Grâce à une appli on peut, via la réalité augmentée, accéder à un menu interactif qui informe sur les programmes dédiés à la santé, l’éducation, la protection de l’environnement, etc…