Décrypter les tendances alimentaires de demain !
Menée avec des experts partenaires du SIAL (Kantar, ProtéinesXTC et NPD), l’étude SIAL Insights présente une analyse inédite des grandes tendances de consommation mondiales et leurs évolutions autour des attentes des consommateurs, des innovations produits et du comportement en restauration hors domicile.
On y découvre que la pandémie a généré ou amplifié des modifications de comportements auparavant observables mais elle n’a fait varier ni le cap ni la trajectoire vers la transition alimentaire… En effet, cette étude met en évidence la nécessité d’un changement profond et fondamental du secteur alimentaire dont l’objectif est clair : une alimentation en transition, pour du bon et du bien accessible à tous… face à un consommateur lui aussi sur la voie du changement.
Cette étude permet de décrypter et anticiper les enjeux de l’alimentation de demain (la santé, la RSE dans l’alimentation, plus de plaisir et du digital) avec des habitudes de consommation qui changent, des démarches en faveur d’une agriculture et d’une transformation plus respectueuse de l’environnement et des animaux….
Un consommateur sur la voie du changement : du bon et du bien accessible à tous !
Manger : un acte citoyen
Après les crises sanitaires et dans un contexte d’incertitude globale, le consommateur est toujours aussi convaincu que ce qu’il mange dessine le monde dans lequel il vit : 63 % des consommateurs considèrent que l’alimentation est un acte citoyen.
Près d’1 sur 3 a déjà adopté un changement de comportement radical.
De « nouvelles bonnes habitudes » qui sont là pour durer
71 % des consommateurs ont changé leur comportement au cours des deux dernières années pour aller vers :
– une alimentation plus saine (67 %).
– une alimentation plus locale (48 %),
– plus d’attention aux ingrédients (37 %)
– du respect de l’environnement (36 %).
Un triptyque santé/plaisir/environnement & éthique forcément accessible
Les tendances observées depuis deux ans se confirment : se nourrir est un plaisir que l’on veut tout à la fois sain et éthique. Ils sont toujours 7 sur 10 à la recherche de produits sains, sans additif.
Mieux manger sans rien sacrifier ! Le sacrifice d’une de ces dimensions pour une question de pouvoir d’achat sera de moins en moins acceptable dans un contexte de crise.
Même si plus de 6 consommateurs sur 10 sont prêts à payer plus pour mieux manger (plus sain, plus sûr, plus durable), la proportion de ceux qui ne sont pas prêts à mettre la main au porte-monnaie était en augmentation (+2 pts à 14 %) avant la crise actuelle. Une minorité non négligeable qui risque de devenir de moins en moins minoritaire si les prix alimentaires augmentent de manière durable.
La pression économique actuelle bouscule les termes du rapport qualité/prix qui évolue vers un rapport bénéfice/prix. Le palier atteint par le marché du bio en est une illustration exemplaire : l’alimentation biologique, qui avait suscité un certain engouement en 2020, perd de sa popularité (notamment en France et en Espagne), certainement à cause de son positionnement prix.
L’enjeu pour les acteurs de l’alimentaire est maintenant de pouvoir répondre à l’ensemble de leurs attentes avec une offre claire et accessible au plus grand nombre.
Les 4 tendances alimentaires
Concernant l’alimentation, l’obligation de rester chez soi et la fermeture des restaurants ont replacé la cuisine au centre de la maison et la nourriture au centre de nos vies.
La crise sanitaire a généré ou amplifié des modifications de comportements auparavant observables (la cuisine à la maison et le e-commerce/livraison), mais elle n’a fait varier ni le cap ni la trajectoire vers la transition alimentaire… bien au contraire.
La santé est plus que jamais dans l’assiette avec plus de naturel !
Cela ne fait plus de doute : question santé, tout se joue dans l’assiette, pour soi et pour ses proches.
La santé s’inscrit plutôt de manière globale et préventive, mais les consommateurs peuvent aussi opter pour des aliments «fonctionnels» selon les circonstances. Ils ont été 2/3 à privilégier des produits ou ingrédients qui boostent l’immunité depuis la pandémie.
Pour manger plus sain, les consommateurs optent pour des produits et des ingrédients toujours plus naturels et des recettes et des process toujours plus simples. Ils sont toujours 7 sur 10 à la recherche de produits sains, sans additif. L’attention aux ingrédients et à la composition reste forte, avec des attentes de simplicité et de naturalité : près d’un consommateur sur deux, recherche activement de l’information sur ce qu’il mange.
Avec les confinements successifs, une majorité a redécouvert les joies et bienfaits du « faire maison ». Un retour en cuisine (56 % des Français déclarent cuisiner davantage) vecteur de multiples bénéfices : plaisir et santé avec le plaisir de faire soi-même et la diminution des produits transformés… sans compter la possibilité d’une optimisation budgétaire, une motivation qui peut revenir sur le devant de la scène.
Plus d’environnement et d’éthique
Plus de 6 consommateurs sur 10 déclarent que manger relève de l’engagement sociétal, ils sont favorables à une alimentation « raisonnable », à la fois en termes de bénéfice santé et d’impact environnemental.
Cependant, il ne suffit plus d’un label ou d’une appellation pour garantir que le produit qui est dans son assiette n’exerce pas trop de pression négative ni sur l’air, ni sur la terre, ni sur l’eau, les animaux ou les hommes qui ont servi à son élaboration.
L’éthique et la responsabilité se complexifient et se déclinent de l’amont à l’aval (« du champ à l’assiette » ou « de la fourche à la fourchette » …) et deviendront de plus en plus déterminantes dans le choix du consommateur. Celui-ci demandera de plus en plus de preuves claires et tangibles des démarches des entreprises sur la maitrise des impacts… sans pour autant vouloir dépenser plus.
La réduction des emballages reste une préoccupation constante et la prise en compte de l’empreinte carbone des produits est en passe de devenir un critère d’achat.
1 consommateur sur 3 a réellement adopté au moins un changement radical de comportement ou boycotte certaines marques ou produits alimentaires.
Ils sont de plus en plus nombreux à réduire leur consommation de protéines animales. Les nouveaux régimes alimentaires végé ou flexitariens séduisent les consommateurs parce qu’ils ont le sentiment de contribuer à un changement positif de modèle (le climat avec la réduction des gaz à effet de serre, l’éthique avec le bien-être animal) : près d’un consommateur sur 4 réduit sa consommation de protéines animales ou adopte un régime flexitarien.
Le bien-être animal est une préoccupation croissante : plus de 4 consommateurs sur 10 se sentent coupables de consommer de la viande en pensant à la souffrance animale.
Plus de plaisir !
L’alimentation est motivée par le plaisir pour 71 % des personnes dans le monde (+2 pts).
Valeur refuge en ces périodes incertaines, la nourriture est vectrice de réconfort et de plaisir pour beaucoup d’entre nous. Le plaisir s’inscrit dans un rapport plus sain et harmonieux à la nourriture, même si la comfort food (aliment de réconfort sans préoccupation de nutrition et de santé…) a bénéficié d’un retour en grâce dans la période anxiogène de la pandémie.
Dans le même temps, la montée en puissance de l’engagement sociétal dans les choix alimentaires donne au plaisir un goût nouveau, celui du choix utile, à la maison comme au restaurant.
Le plaisir alimentaire s’exprime à travers la variété des sens et l’exotisme. L’exotisme gagne la catégorie des produits sucrés et des desserts, produits plaisir par excellence. On voit également apparaître des goûts inhabituels, souvent forts et puissants et potentiellement clivants.
Transformation numérique : à votre service !
Le numérique, déjà très présent dans le secteur alimentaire ouvre de nouvelles perspectives notamment dans les services.
Le digital est vecteur d’innovation au service du consommateur, en permettant :
– un meilleur accès au produit (click and collect, modes de paiement, une nouvelle expérience en magasin…),
– plus d’informations et une aide au choix : applications pour connaître composition du produit et les informations nutritionnelles…
– la personnalisation : conseils culinaires, trucs et astuces anti-gaspi ou coaching nutritionnel…
Top 5 des innovations alimentaires au niveau mondial
1. Le plaisir
Le Plaisir est toujours l’axe d’innovation principal avec près d’une innovation sur deux (47,8 %). Sa part est même en légère progression due à la multiplication des offres « réconfort » pendant la période de la pandémie.
2. La santé
La Santé conserve sa 2ème place grâce à la dynamique de la végétalisation de l’alimentation (31 % des innovations). Après une forte progression depuis les années 2000, elle tend à se stabiliser (-0,8 pts en 2021) à cause de la saturation de l’offre sur le créneau de la naturalité.
3. l’Ethique
Marginale, voire quasi inexistante il y a 10 ans, l’Éthique progresse partout et arrive aujourd’hui en 3ème position. Elle concerne près de 8 innovations sur 100 (7,9%). Elle est principalement soutenue par le levier de l’écologie qui s’installe peu à peu de manière durable dans les préoccupations principales des consommateurs.
Burger : 28% (+20%)
Salade : 26% (+116%)
4. La forme
Disputant la 3e place à l’éthique en 2021, l’axe « forme », occupe aujourd’hui la 4e place et représente 7,2 % des innovations mondiales. Auparavant soutenues par le levier de la minceur dont la dynamique est globalement à la baisse, les innovations « forme » se concentrent essentiellement sur les promesses « énergie et bien être. »
5. La praticité
Une dynamique de baisse continue pour cet axe d’innovation.
Encore essentiel au début des années 2000, cet axe d’innovation alimentaire est en baisse continue (6,1 % : le plus faible pourcentage enregistré depuis plus de 15 ans). La praticité dans l’alimentaire est en effet devenue un prérequis à faible valeur de différenciation. Avec des consommateurs qui retrouvent le goût du faire, le gain de temps demeure un levier potentiel. Le digital lui ouvre aujourd’hui de nouvelles perspectives (accès au produit, informations sur le produit et aide au choix, personnalisation…).
Restauration hors domicile : les nouveaux comportements des consommateurs
Un consommateur plus stratège. Face à la perte de pouvoir d’achat, les consommateurs développent des stratégies diverses : réduction du nombre de repas pris à l’extérieur, recherche de prix bas ou réduction de l’addition avec la suppression des produits « périphériques » – boissons, café ou dessert.
Des attentes unifiées entre alimentation à domicile et hors domicile. Désormais, les attentes de naturalité, de local et de pratiques durables et respectueuses de l’environnement sont aujourd’hui fondamentales dans l’offre alimentaire dans son ensemble.
De fortes attentes des consommateurs en pratiques durables des restaurateurs. Comme dans tous les domaines de la consommation, on assiste à une forte croissance des attentes de pratiques durables de la part des acteurs depuis la pandémie.
Même si les attentes et leur hiérarchie varient, le caractère local et de saison, le gaspillage et la réduction des emballages sont des marqueurs essentiels de l’engagement des restaurateurs dans le durable pour le consommateur européen.