Vers une alimentation plus responsable
La prise en compte de l’impact environnemental grandit dans le secteur alimentaire. Les préoccupations autour de la santé et du développement durable ont conduit à changer nos pratiques alimentaires : achats responsables en circuits de proximité, affichage environnemental des produits, respect de la saisonnalité des produits, rééquilibrage des régimes alimentaires (intégration des légumineuses et diminution des protéines d’origine animale). La lutte contre le gaspillage alimentaire s’intensifie à chaque maillon de la chaîne : production, transformation, distribution, consommation. Parallèlement, le recours aux emballages eco-responsables et les actions de réduction des emballages s’amplifient.
La multiplication des initiatives autour des circuits courts et de proximité et projets alimentaires territoriaux, confirme aussi une volonté de repenser le système alimentaire et de soutenir l’économie locale.
Réduction de l’usage du plastique, essor du vrac, renouveau de la consigne, labels responsables, bien-être animal … les initiatives des acteurs de l’alimentaire se multiplient en faveur d’une alimentation et d’emballages plus responsables.
La Transition alimentaire ou alimentation durable
La notion de « transition alimentaire » de plus en plus répandue fait référence à l’évolution de notre modèle alimentaire vers plus de respect de la santé humaine, de notre planète et du bien-être des animaux. Elle regroupe toutes les actions que mettent en place les acteurs de la filière alimentaire pour y parvenir : producteurs, transformateurs, distributeurs, restaurateurs, consommateurs.
On parle aussi d’ « alimentation durable » : ensemble des pratiques alimentaires qui visent à nourrir les êtres humains en qualité et en quantité suffisante, aujourd’hui et demain, dans le respect de l’environnement, en étant accessible économiquement et rémunératrice sur l’ensemble de la chaîne alimentaire.
Le retour de la consigne et la démocratisation du vrac alimentaire
Le retour de la consigne
Cette pratique, largement répandue en France jusque dans les années 90 puis délaissée au profit des emballages à usage unique, principalement en plastique, est désormais remise au goût du jour pour des raisons écologiques.
Bénéfique d’un point de vue environnemental et économique, créateur d’emplois locaux et encourageant une consommation en circuit court, le réemploi des emballages connaît depuis quelques années un nouvel essor. Effectivement, la consigne présente des avantages par rapport au système de gestion de déchets classique : le recyclage. La consigne permettrait d’économiser jusqu’à 75 % d’énergie et 33 % d’eau par rapport au recyclage.
D’après un sondage réalisé par OpinionWay en 2020, 53 % des Français sont prêts à payer un produit plus cher si son emballage est recyclable.
Porté par cet engouement écologique, une foule d’initiatives émerge pour réemployer bocaux, bouteilles et autres emballages alimentaires en verre, notamment dans la restauration rapide où lors de la vente à emporter, les clients ont le choix entre un emballage jetable ou en verre consigné.
Des initiatives portées par des groupements de professionnels ou des structures associatives s’organisent et cherchent à restaurer cette pratique au niveau régional comme par exemple dans les régions Pays de la Loire et Bretagne. Des entreprises proposent également une offre de services couplant consigne pour réemploi et vrac.
Plusieurs réseaux se sont développés, dans les boulangeries, restaurants ou encore les cafétérias d’entreprise. Même la grande distribution s’y met.
Pour accompagner les porteurs de projets, il existe depuis 2012 le Réseau Consigne qui vise à favoriser le partage d’expérience entre ses adhérents et met à leur disposition des ressources techniques et juridiques autour de la consigne pour réemploi des emballages.
Exemples :
Carrefour et la start-up Loop lancent le premier dispositif de contenants réutilisables de la grande distribution française, en ligne et en magasin. Dans la cadre de sa stratégie « Zéro déchet », Carrefour s’est associé à Loop, start-up spécialiste du réemploi, pour proposer des produits dont les emballages sont consignés.
Le vrac alimentaire : un nouveau mode de consommation
La vente de produits non préemballées est en pleine démocratisation en France. Motivé par des raisons aussi bien écologiques qu’économiques, l’achat sans emballage fait de plus en plus d’adeptes et devient un nouveau mode de consommation.
En 2020, le marché du vrac pesait 1,3 milliard d’euros alors qu’il dépassait à peine 100 millions en 2013. Même ralentie par la crise et des à priori sur l’hygiène du vrac, sa croissance s’est établie l’an passé à 8 % après une hausse de 40 % entre 2018 et 2019. Le nombre de magasins équipés de silos de distribution en libre-service a bondi de 60 %. Même si leur part de ventes ne représente que 1 % de l’alimentaire, le marché se démocratise. Le vrac est partout : dans les grandes surfaces, dont 80 % en proposent (elles représentent 50 % de l’offre sans emballage), dans les enseignes bio (45 %) et désormais dans les épiceries 100 % vrac.
Si ce mode de consommation séduit quatre foyers sur 10, dont 46 % sont des acheteurs réguliers, ce n’est pas seulement pour ses vertus écologiques. 37 % déclarent acheter en vrac pour acheter la bonne quantité, 22 % pour réduire les déchets liés aux emballages, et 10 % pour manger mieux et plus sain.
Les perspectives de développement de ce marché sont importantes puisqu’il devrait atteindre 3,2 milliards d’euros en 2022.
Contexte législatif favorisant la consigne et le vrac
La Loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) du 10 février 2020 ambitionne de sortir du plastique jetable d’ici à 2040, lutter contre le gaspillage (alimentaire, matériel) et de produire mieux… Depuis le 1er janvier 2021, les magasins ont désormais l’obligation d’accepter de vendre des produits à des consommateurs qui possèdent leur propre contenant. « Tout consommateur final peut demander à être servi dans un contenant apporté par ses soins, dans la mesure où ce dernier est visiblement propre et adapté à la nature du produit acheté. »
La Loi Climat et Résilience, promulguée en août 2021, promeut encore un peu plus le vrac. Elle prévoit qu’une enseigne de distribution alimentaire de plus de 400 m² devra consacrer 20 % de sa surface de vente au vrac d’ici à 2030.
Des emballages alimentaires plus durables
Pour aller dans le sens du développement durable, pour répondre aux attentes des consommateurs de plus en plus soucieux de l’environnement, et pour être en phase avec les évolutions réglementaires, les professionnels de l’alimentaire et du packaging ont développé différentes solutions d’emballage plus durable. Biodégradable, biosourcé, bioplastique… Les alternatives sont nombreuses.
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit la fin progressive de tous les emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040. Les entreprises artisanales doivent donc prendre en compte ces nouvelles obligations réglementaires et les nouvelles attentes environnementales des consommateurs.
Cela représente également des opportunités de produire et vendre différemment !
Deux solutions s’offrent aux artisans :
– supprimer l’utilisation des emballages et produits jetables en s’inscrivant dans une démarche de réduction des déchets,
– utiliser des produits de substitution.
Consultez notre dossier ici : www.artisans-gourmands.fr/project/linterdiction-du-plastique-une-opportunite-pour-les-artisans/
La lutte contre le gaspillage alimentaire
Dans un contexte marqué par la pandémie mondiale et le changement climatique, l’enjeu d’une réduction drastique des pertes et gaspillage alimentaires est plus que jamais une priorité. Dans le cadre du Pacte National de lutte contre le gaspillage alimentaire, la France s’est engagée à réduire le gaspillage alimentaire de 50 % d’ici 2025.
Dans ce sens, de nombreuses initiatives naissent pour augmenter le recyclage et optimiser la gestion des déchets à toutes les étapes de la chaîne alimentaire.
Différentes actions de réduction du gaspillage alimentaire sont présentées dans notre dossier « Réduction du gaspillage alimentaire » à consulter ici : www.artisans-gourmands.fr/project/reduction-du-gaspillage-alimentaire/
Afin d’aider les artisans à réduire leurs pertes alimentaires et ainsi le gaspillage, différentes solutions sont présentées dans notre dossier « Artisans : des solutions pour réduire vos pertes alimentaires ! ».
www.artisans-gourmands.fr/project/artisans-des-solutions-pour-reduire-vos-pertes-alimentaires/
Projets alimentaires territoriaux (PAT)
Depuis 2014, de nombreux projets alimentaires territoriaux se sont mis en place partout en France.
Les projets alimentaires territoriaux (PAT) ont pour objectifs de relocaliser l’agriculture et l’alimentation et de développer une alimentation durable et de qualité accessible à tous dans les territoires en soutenant notamment les circuits courts ou les produits locaux et de qualité, notamment bios, dans les cantines… Issus de la Loi d’avenir pour l’agriculture qui encourage leur développement depuis 2014, ils jouent un rôle capital pour accélérer la transition agricole et alimentaire dans les territoires, en rapprochant les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les collectivités territoriales et les consommateurs. Ils sont élaborés de manière collective à l’initiative des acteurs d’un territoire (collectivités, entreprises agricoles et agroalimentaires, artisans, citoyens etc.)
Le plan France Relance vient amplifier cette dynamique en y consacrant des moyens inédits : près de 80 millions d’euros pour soutenir non seulement des projets existants (77 millions d’euros) mais également des projets émergents (3 millions d’euros qui s’ajoutent aux crédits du Programme National pour l’Alimentation).
Pour en savoir plus : www.gouvernement.fr/connaissez-vous-les-projets-alimentaires-territoriaux
Engagement environnemental des acteurs de l’alimentaire
Beaucoup de chefs d’entreprises sont déjà des acteurs concrets et efficaces du développement durable et du respect de l’environnement. Circuit de proximité pour les approvisionnements, tri des déchets, lutte contre le gaspillage alimentaire, rénovation énergétique des bâtiments, optimisation des consommations d’énergie… Ils démontrent qu’il est possible de concilier enjeu écologique, intérêts économiques et croissance.
A l’heure où les consommateurs, de plus en plus sensibles aux enjeux climatiques, sont toujours plus nombreux à vouloir utiliser leur pouvoir d’achat pour soutenir des activités responsables, la transition énergétique devient un véritable enjeu de réussite.
Parce que 64 % des français ont l’impression d’avoir de plus en plus de mal à s’informer correctement et qu’1/4 seulement considèrent que les entreprises leur donnent assez d’informations sur les conditions des produits selon l’Ademe-Greenflex, les entreprises ont désormais tout intérêt à montrer leur engagement en faveur du développement durable via la valorisation d’actions environnementales, une démarche environnementale ou un label sur ses produits. Les démarches et labels environnementaux sont un repère simple afin d’identifier les produits plus respectueux de l’environnement.
Performa Environnement
Le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat propose un accompagnement des entreprises artisanales dans leur transition écologique avec Performa Environnement.
Réservé aux entreprises artisanales dans le cadre du plan de relance national, le diagnostic transition écologique permet de s’engager dans une démarche écoresponsable tout en réalisant de potentielles économies. Afin de les accompagner dans cette transition, les artisans peuvent ainsi, grâce à leur Chambre de Métiers et de l’Artisanat, bénéficier de divers outils dont un diagnostic individuel gratuit réalisé par leur conseiller pour mesurer la maturité écologique de leur entreprise.
Pour en savoir plus : www.artisanat-nouvelle-aquitaine.fr/performa-environnement/
Pour en savoir plus :
Consigne pour réemploi des emballages
optigede.ademe.fr
La consigne fait son retour dans la grande distribution
lemonde.fr – 23/12/20
De plus en plus de consommateurs craquent pour le vrac alimentaire
lesechos.fr – 25/02/21