Réduction du gaspillage alimentaire
Chaque année en France, plus de 10 millions de tonnes de déchets alimentaires sont produits.
Pour les ménages l’équivalent de 29 kg par habitant et par an de déchets alimentaires.
En restauration collective, on estime que 30 à 40 % de la quantité des produits du repas sont jetés.
Dans les commerces, les pertes et gaspillages moyens enregistrés sont de 197 tonnes/établissement/an pour la grande distribution et de 2,6 tonnes/établissement/an pour les artisans des métiers de bouche.
La lutte contre le gaspillage alimentaire représente un véritable enjeu de société
Une offre anti-gaspi à developper
Dans un souci de contrôle de ses dépenses, le consommateur est sensible au gaspillage et soucieux de le réduire, il recherche des produits malins et économiques, anti-gaspillage pour consommer la juste dose : gestion des restes, retour du plat familial, conservation…
L’offre est encore loin de répondre à cette attente.
Toutefois une tendance « anti-gaspi » se développe. Exemple d’innovations qui répondent à cette tendance : la nouvelle gamme de farine du meunier « Les moulins de Decollogne », baptisée « ma dose de farine » en format de 100 g, valable pour un gâteau, ou la purée pour enfants Yooji en galets sécables ou bien encore les olives grecques Parthenon, en pack individuel et économique, pour des pauses grignotage…
RÉDUIRE LE GASPILLAGE DANS L’ENTREPRISE
Quels sont les avantages pour l’entreprise ?
Savoir identifier les sources de gaspillage pour mieux les maîtriser permet de :
– Mieux gérer l’activité de mon entreprise en optimisant la gestion des stocks et la planification de la production.
– Diminuer les coûts de traitement des déchets.
– Valoriser l’image de mon entreprise en l’inscrivant dans une démarche de protection environnementale vis-à-vis de la protection des ressources naturelles.
Comment faire ?
En amont :
✔ Bonne gestion des stocks,
✔ Gestion de l’achat des matières premières (quantités adaptées au prévisionnel de vente, adaptation des conditionnements et des livraisons, travailler avec les fournisseurs pour éviter les matières premières non conformes),
✔Respecter les conditions de stockage.
Pendant la fabrication :
✔ Former et sensibiliser les salariés à la manutention et au respect des produits.
✔ Eviter que les produits ne tombent à terre et deviennent non exploitables pour des raisons d’hygiène en améliorant le matériel (installation de bacs récupérateurs) et en ajustant les machines.
✔ Eviter les erreurs de process tels que les erreurs de poids, de formes, d’emballages, ne correspondant pas aux besoins ou ayant des conséquences directes sur le produit (dégradation des qualités organoleptiques).
✔ Prévoir des actions correctives en cas de non-conformité sur un produit qui le rendrait non commercialisable (réglage d’une machine le plus souvent).
✔ Bien exploiter les matières premières et trouver une revalorisation le cas échéant (ex : utilisation des parures de légumes dans des recettes, valorisation des bio-déchets via la méthanisation ou le compostage…).
✔ Pour les produits non conformes de par leur aspect, leur taille/ poids ou emballage : prévoir un recyclage/retraitement du produit en le réintégrant dans une fabrication (ex : réutilisation des brioches invendues pour la fabrication de pudding, en boulangerie ; dans une conserverie, tous les produits non conformes sont reclassés dans d’autres fabrications comme les pâtés, rillettes, mousse de foie, saucisse de canard….).
Lors de la vente :
✔ Informer le consommateur des conditions pour une conservation optimale du produit / intégrer sur l’emballage des conseils de stockage/conservation à destination du consommateur.
✔ Prévoir un débouché pour les produits invendus ou en fin de vie (ex : vente des invendus à prix cassés ou pour l’alimentation animale, don aux associations alimentaires…).
✔ Clarifier la distinction DLC/DLUO, source de gaspillage alimentaire au niveau du consommateur, en remplaçant systématiquement la mention DLUO par « à consommer de préférence avant… ».
✔ Sensibiliser le consommateur au gaspillage alimentaire.
Quand il n’est pas possible de réduire les « pertes » alimentaires dans l’entreprise et que les produits sont encore consommables, une autre option à la poubelle est possible : le don !
DON ALIMENTAIRE : COMMENT FAIRE ?
QUELLE EST LA RESPONSABILITÉ DES PROFESSIONNELS ?
QUELLES SONT LES RÈGLES SANITAIRES A RESPECTER ?
Professionnels, faire un don alimentaire, c’est s’engager dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Pour le faire en toute confiance, à tous les stades de la chaîne alimentaire, il est important de bien connaitre le cadre législatif et réglementaire, notamment le transfert de responsabilité et les règles sanitaires.
Pourquoi donner ?
Donner c’est :
✔ S’engager dans une démarche solidaire face à un contexte de précarité grandissant,
✔ Réduire le gaspillage alimentaire,
✔ Réduire les coûts liés à la collecte et au traitement des déchets,
✔ Bénéficier d’avantages fiscaux,
✔ Donner du sens au travail de son équipe,
✔ Valoriser l’image de l’entreprise.
Avantage fiscal
Quelles entreprises sont concernées ?
Les entreprises assujetties à l’impôt sur le revenu et à l’impôt sur les sociétés.
Quel avantage ?
Réduction d’impôt de 60 % dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires, avec possibilité de report sur 5 exercices.
Quelques modalités :
– Valeur don = valeur en stock.
– Conserver un exemplaire du bordereau de prise en charge précisant la nature et la quantité du don.
Quels produits donner ?
Tous les produits alimentaires frais, surgelés ou secs, à l’exception des boissons alcoolisées (>1,2°).
L’étiquette doit être en français ou traduite pour les mentions obligatoires : dénomination, composition, allergènes, DLC/DLUO compréhensible, numéro de lot.
En aucun cas, la Date Limite de Consommation (DLC) des produits ne doit être dépassée !
Les produits dits « à risque » impliquent des précautions particulières.
Ce sont des produits sensibles, qui déjà dans le circuit classique de commercialisation, exigent des mesures de maîtrise de la qualité sanitaire strictes. Il s’agit notamment de certains produits non préemballés :
– pâtisseries fraîches à base de crème pâtissière, crème chantilly,
– coquillages, crustacés et huîtres,
– produits de poissonnerie (hors surgelés),
– viandes non préemballées,
– abats préemballés ou non,
– farces et produits farcis préemballés ou non.
La Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat du Limousin s’engage dans la lutte contre le gaspillage alimentaire!
Afin de lutter contre le gaspillage alimentaire et de le diviser par deux d’ici 2025, un plan national a été lancé en juin 2013.
A l’initiative du Comité Régional de l’Alimentation du Limousin, la déclinaison régionale de ce plan a été réalisée dans le cadre d’une charte régionale. Elle est adaptée aux particularités de notre territoire et permet aux acteurs limousins (institutionnels, entreprises et associations) de se mobiliser pour atteindre l’objectif de réduction de gaspillage alimentaire.
Le 14 octobre dernier, aux côtés d’une quarantaine d’acteurs du Limousin (collectivités territoriales, entreprises, associations, consommateurs…) le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat du Limousin a signé la charte régionale de lutte contre le gaspillage alimentaire en Limousin en s’engageant ainsi à :
– sensibiliser les apprentis des Centres de Formation des Apprentis du réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat,
– sensibiliser, former les artisans à la lutte contre le gaspillage alimentaire,
– et à promouvoir le don des excédents et des invendus aux associations d’aide alimentaire.
PLUSIEURS INITIATIVES DANS LA LUTTE CONTRE LA GASPILLAGE ALIMENTAIRE :
– les « gueules cassées », les « fruits et légumes moches »… sont des opérations qui cherchent à valoriser les oubliés de la grande distribution : les fruits et légumes hors calibre ou avec des défauts mineurs, souvent écartés des étals alors qu’ils ont les mêmes qualités gustatives que les autres.
– des applications qui luttent contre le gaspillage alimentaire exemple avec l’application « Checkfood » qui avertit le consommateur quand la date de péremption des aliments achetés et scannés, approche.
– lancement des doggy bag en restauration commerciale.
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